mercredi 21 mai 2014

A coeur vailland



« Mes conditions personnelles de bonheur sont tellement simples : toi près de moi, notre vie réglée des Allymes, écrire, et de temps en temps une nuit passée à boire et à converser avec des êtres jeunes et bienveillants. Mais nous sommes tous les deux des humains de notre temps et même les Allymes perdraient toute signification et le bonheur s’en irait si nous n’étions pas à la place juste dans la bagarre de notre temps. »

Roger à Élisabeth

Kerviel canaille




mardi 20 mai 2014

La midinette de la semaine (2)

On peut se donner une allure mystérieuse des grands fonds.
On peut faire remonter à la surface toutes ces choses qui font la vie. 
On rejettera pourtant l'une d'elle, tôt ou tard. Celle qui vient nous draper dans notre immobilisme : L'écriture.


"Et on m'a encouragée à continuer à écrire, mais je ne voulais pas. Ce n'était pas ça que je voulais, j'aimerais faire dans la vie. Je répondais : Non, j'aime à voyager, à voir le monde, à monter à cheval, à danser, à faire de la musique. Je ne veux pas être un papier imprimé".
 Karen Blixen - 5 juillet 1961
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lundi 19 mai 2014

sans Ferré dans le silence

"Je vois le monde un peu comme on voit l´incroyable
L´incroyable c´est ça, c´est ce qu’on ne voit pas
Des fleurs dans des crayons, Debussy sur le sable
A Saint-Aubin-sur-Mer que je ne connais pas
Les filles dans du fer au fond de l´habitude
Et des mineurs creusant dans leur ventre tout chaud
Des soutiens-gorge aux chats des patrons dans le Sud
A marner pour les ouvriers de chez Renault
Moi je vis donc ailleurs dans la dimension quatre
Avec la Bande dessinée chez mc 2
Je suis Demain je suis le chêne et je suis l´âtre
Viens chez moi mon amour viens chez moi y a du feu
Je vole pour la peau sur l´aire des misères
Je suis un vieux Bœing de l´an quatre-vingt-neuf
Je pars la fleur aux dents pour la dernière guerre
Ma machine à écrire a un complet tout neuf
Je vois la stéréo dans l´œil d´une petite
Des pianos sur des ventres de fille à Paris
Un chimpanzé glacé qui chante ma musique
Avec moi doucement et toi tu n´as rien dit

Tu ne dis jamais rien, tu ne dis jamais rien
Tu pleures quelquefois comme pleurent les bêtes
Sans savoir le pourquoi et qui ne disent rien
Comme toi, l´œil ailleurs, à me faire la fête

Dans ton ventre désert je vois des multitudes
Je suis Demain, C´est Toi mon demain de ma vie
Je vois des fiancés perdus qui se dénudent
Au velours de ta voix qui passe sur la nuit
Je vois des odeurs tièdes sur des pavés de songe
A Paris quand je suis allongé dans son lit
A voir passer sur moi des filles et des éponges
Qui sanglotent du suc de l´âge de folie
Moi je vis donc ailleurs dans la dimension ixe
Avec la bande dessinée chez un ami
Je suis Jamais, je suis Toujours et je suis l´Ixe
De la formule de l´amour et de l´ennui
Je vois des tramways bleus sur des rails d´enfants tristes
Des paravents chinois devant le vent du nord
Des objets sans objet, des fenêtres d´artistes
D´où sortent le soleil, le génie et la mort
Attends, je vois tout près une étoile orpheline
Qui vient dans ta maison pour te parler de moi
Je la connais depuis longtemps, c´est ma voisine
Mais sa lumière est illusoire comme moi

Et tu ne me dis rien, tu ne dis jamais rien
Mais tu luis dans mon cœur comme luit cette étoile
Avec ses feux perdus dans des lointains chemins
Tu ne dis jamais rien comme font les étoiles"

Léo Ferré

dimanche 18 mai 2014

Nom d'une pipe (6)

On est allé débusquer le Mac Orlan après le dîner. Il nous a lu ses souvenirs.
Il nous a aussi fait comprendre que le grain semé met parfois bien longtemps à germer.
De la part du vieux satrape, il fallait s'y attendre tout est toujours question de semence.



samedi 17 mai 2014

Orange amère


En 2014, on peut fermer la bibliothèque de mon enfance, la murer peu à peu. On peut tout lui faire. Ses fauteuils de moleskine orange ne perdront jamais de leur éclat dans ma mémoire, ni avec eux la discrète grande dame brune qui nous tendait, avec un sourire de Marianne, les ouvrages haut perchés. 

Elle sentait la liberté. Elle fut la première à me dire : 


"Tu as le droit de ne pas aimer". 

Ce soir, ma peine est celle de José Mauro de Vasconcelos : "Maintenant, je savais vraiment ce que c'était que la douleur. La douleur, ce n'était pas se faire battre à s'évanouir. Ce n'était pas se couper le pied avec un morceau de verre et se faire mettre des points à la pharmacie. La douleur, c'était cette chose qui vous brise le cœur et avec laquelle on devait mourir sans pouvoir raconter son secret à personne. Une douleur qui vous laissait sans forces dans les bras, dans la tête, sans même le courage de tourner la tête sur le traversin.





lundi 12 mai 2014

La tristesse plein phare


"C'est fini." pensa-t-elle. A son étonnement pâle répondit la lumière or du Phare qui déployait, par-delà les flots, un faisceau d'espoir.


samedi 10 mai 2014

Nom d'une pipe (5)

Avant dîner, Clouzot nous dit qu'il va partir pour d'autres terres, d'autres films. 
Lui seul sait qu'il n'en sera rien. 
Parfois, le champ des possibles s'ouvre et se referme comme une tombe.

jeudi 8 mai 2014

lundi 5 mai 2014

In genes we trust

Très tôt, chez certains enfants, on détecte une prédisposition génétique à lire Causeur